Restitution des inscriptions sur la tombe monumentale de l'architecte Georges Henri Pingusson à Taulignan

Les inscriptions gravée dans la pierre de Saint Restitut choisie dans une veine trop tendre se sont rapidement dégradées. 


La tombe monumentale de l'architecte Georges Henri Pingusson à Taulignan en Drôme provençale

La tombe se situe dans le haut de ce très joli cimetière et le rehausse d'un intérêt artistique inédit dans nos campagnes. L'oeuvre monumentale mise en place est de la sculpteure Odette Bougues.

La pierre de Saint Restitut s'est patinée et enrichie de toute une palette de bruns et de gris digne des meilleurs calligraphes orientaux. Le socle a été réalisé dans une pierre trop tendre qui s'est très rapidement abimée . La lecture des inscription était devenue difficile : une restauration s'imposait.

Le monument dans son ensemble avant restauration

J'avais gravé le nom de la compagne de l'architecte en 1998. La pierre de Saint Restitut , trop tendre pour être utilisée en extérieur et en gravure à l'horizontale, s'est "rapidement" maculée de mousses. Les infiltrations d'eau d'autant plus importantes ont accéléré l'érosion de la pierre, rendant illisibles toutes les inscriptions funéraires porteuses de mémoire : le nom est avec l'amour que nous avons vécu ensemble la chose la plus importante qui nous relie .
Après nettoyage par produit dé-moussant, rinçage et micro sablage, la pierre réapparait mais des cuvettes d'érosion ont dégradé les inscriptions qui ne sont plus que des indications. Après avoir hésité sur ma proposition de sculpter des lettres en relief qui ne se rempliraient ni d'eau ni de végétaux, la représentante de la famille choisi de restituer l'inscription dans une pierre dure de manière à faire bien pour longtemps.

La plaque de pierre de Tavel dure en cours de gravure sur l'établi

La composition de l'inscription à l'ordinateur me permet une grande souplesse  souplesse. Il est aisé de transférer le gabarit imprimé sur la pierre .

Après le transfert des lettres sur la pierre grâce au papier carbone, il est plus aisé de graver en position verticale: les éclats ne restent pas dans le sillon des lettres et les accroches de lumière sont beaucoup plus nets.

Une fois le tracer fini il est plus confortable de placer la pierre verticalement : les éclats tombent d'eux même et la lumière qui s'accroche fait plaisir à l’œil.

préparation du socle de la tombe et mise en place de la pierre neuve

Les pierres du socle ont été taillées d'un évidement suffisant pour recevoir la pierre gravée qui va y être collée.

La manipulation est délicate : la plaque pèse environ 100 kg et il n'est pas question de faire le moindre éclat , ou "épaufrure" en terme de métier . Une fois en place sur un peu de colle , un coulis de chaux hydraulique calfeutre l'ensemble parfaitement .

la pierre en place

La protection finale de la pierre gravée est faite à la cire micro cristalline posée à chaud : c'est le procédé le plus stable et durable connu aujourd'hui. Les pierres tendres du socle vont reprendre les mousses et se fondre de nouveau avec l’œuvre sculptée.